Poète Açelya Yönaç partage comment elle a imaginé la narration qui a donné vie à AMNIENS à travers la poésie orale.

Açelya écrit depuis son plus jeune âge, grandissant à Istanbul avant de déménager à Milan à l’âge de huit ans. Aujourd’hui, elle partage son temps entre Milan et le bord de mer– c’est depuis les marches en pierre d’une place ensoleillée de Ligurie, avec les sons vibrants de la vie italienne en toile de fond, qu’elle nous parle. « Quand j’étais plus jeune, je pensais qu’il fallait être ‘inspirée’ pour créer », confie-t-elle. « Mais j’ai appris qu’on ne peut pas attendre l’inspiration, il faut travailler pour l’obtenir, sortir et la chercher. Ainsi, quand quelque chose attise ma curiosité, je recherche, ce qui ouvre des portes dans mon esprit et me mène à un voyage… Tout est toujours une question d’intention. »

Le son, et la scène qu’il peut instaurer, est au cœur de ce qu’Açelya crée. Bien qu’elle écrive toutes sortes d’histoires, de mots et des textes, c’est la poésie orale qui lui permet d’ajouter une dimension supplémentaire aux concepts et idées qu’elle transmet. Depuis huit ans, elle fait partie d’un collectif de poésie composé de trois femmes, avec des performances en live à Milan. Ce médium s’est naturellement intégré à la plupart de ses autres projets. Jonas, le fondateur d’AMNIENS, a découvert une vidéo poétique qu’elle avait réalisée pour un studio de design renommé. Reconnaissant les parallèles entre la poésie orale et le parfum, il a voulu explorer comment ces deux formes pouvaient collaborer pour créer un univers sensoriel.

Le son d’un parfum : inspirer connexion et imagination

« Il s’agissait d’essayer de transmettre ce que pourrait être la sensation de chaque parfum », explique-t-elle à propos de la création de la vidéo de poésie orale qui a donné vie aux parfums AMNIENS. « Je pense que c’est une manière très intelligente de procéder, car chaque personne peut y trouver ce qu’elle ressent, comprend ou recherche. Avec la poésie orale, il ne s’agit jamais de rester figé sur une page – et je perds toujours mes notes ! – ni de publier. Il s’agit de phonétique et d’expérience sonore. J’aime l’aspect performatif, jouer avec la voix, trouver des mots qui sonnent d’une certaine manière ; c’est très apaisant. »

« Ce que j’ai créé avec AMNIENS n’est pas censé être une explication parfaite des parfums », poursuit-elle. « C’est plutôt une invitation. Une touche supplémentaire. Une expérience que vous pouvez vous approprier, selon ce qui vous touche au moment où vous l’écoutez. Toute l’idée de connexion – avec la mémoire, le parfum, le son – est ce que je voulais atteindre en écrivant cela. Je voulais laisser aux gens imaginer, sans être trop précis ou spécifique. »

Un voyage à travers les parfums : des souvenirs éveillés par les sens

« Je pense être très sensible aux parfums ; ils peuvent rapidement me transporter dans un endroit ou un souvenir particulier. Nous avions un petit jardin des roses où j’ai grandi à Istanbul, et quand je suis retournée récemment après six ans, dès que j’ai pénétré dans la roseraie, l’odeur – », elle s’interrompt, presque à court de mots. « C’est étrange, car le parfum que j’avais choisi il y a quelques années, que portait une amie et que j’aimais, je n’avais pas lu les ingrédients au départ. Quand je l’ai repris et regardé à nouveau, c’était en fait l’odeur de la rose turque. Si vous me demandiez, je ne dirais pas que j’aime particulièrement l’odeur des roses, mais certaines choses sont si ancrées dans votre mémoire qu’elles deviennent une partie de vous, sans même que vous vous en rendiez compte. Vous sentez un parfum, et soudain, vous êtes rappelé et emporté dans un voyage. »

Explorez les parfums de Nebbia all’alba et Colpo dell’onda et laissez-vous transporter.